Monsieur et Madame Personne
Épisode 4/4
Je me réveille et bats des paupières, désorienté. Un liquide glacé me coule sur la nuque, trempant l’arrière de ma chemise et mon dos. Je frissonne et redresse la tête.
-Il est réveillé chef.
Je suis dans une sorte de hangar mal éclairé et lugubre. Je suis ficelé à une chaise et ai carrément un bâillon dans la bouche. Un malabar vient de me verser une bouteille d’eau dessus pour me réveiller.
Un type est debout face à moi, bras croisés. Il est musclé et a l’air puissant. Il porte un jean bleu foncé, un t-shirt noir moulant, ses cheveux sont blond cendré et il a la peau très pâle. Je ne sais pas pourquoi, mais je le prends immédiatement en grippe. C’est l’archétype du mec sûr de lui qui domine l’espace en entrant dans une pièce, qui se la raconte et n’hésite pas à vous marcher dessus s’il peut en tirer un profit.
-Enlève-lui le bâillon, ordonne le blondinet, qui possède un léger accent.
Le malabar s’exécute et ma bouche est libérée. Je fais bouger ma mâchoire d’avant en arrière pour l’étirer –ces brutes ont serré le lien comme des sagouins !
-Alors ? je fais. Vous faites partie de quelle équipe vous ? (Je gigote un peu.) Police ? Europe de l’Est ? FBI ? CIA ? Smith ?
Le blond continue à me dévisager, bras croisés. Il s’approche de quelques pas, me surplombant, j’ai une belle vue sur ses quadriceps tatoués.
-Ah, je lâche. Russie peut-être ?
-Je ne travaille pas pour un groupe, dit-il, glacial. Ou pour un seul pays. Je suis une sorte de mercenaire…
-Ouais, un vendu quoi.
Il plisse ses yeux bleus, je me dis que je dois avoir des pulsions suicidaires pour le provoquer comme ça. (Mais pourquoi je déteste ce type ?!)
-T’as la langue bien pendue… Je l’avais déjà remarqué tout à l’heure… avant que je ne te mette mon flingue dans la gueule et que tu ne t’évanouisses comme une petite fillette.
(OK, je comprends mieux là.)
-C’était vous le lapin ? (Je fulmine.) Vous étiez obligé de frapper si fort ?
-Je n’ai pas utilisé le quart de ma force, hausse-t-il les épaules, une ombre de sourire aux lèvres.
-Vous étiez plus à votre avantage avec le masque, je me moque.
Il lève les yeux au ciel et marmonne un « gamin » à peine dissimulé.
-Nous avons des questions à te poser…
-Qu’est-ce que vous me voulez ? je demande brusquement.
-Te poser des questions, je viens de te le dire, crétin, s’énerve-t-il. Tu écoutes quand on te parle ?
Il fait un signe au malabar, qui sort une pochette en cuir. Il dénoue le lacet qui retient la pochette fermée et elle se déroule le long de sa cuisse, dévoilant des pinces, des scalpels de tailles diverses et des pics en métal rutilants. Je déglutis.
-Euuuh, vous êtes peut-être pas obligés d’employer ce genre de petites choses ; on peut discuter, non ?
Il m’ignore.
-Les flics ont découvert grâce à une caméra de surveillance de la rue que tu étais dans le tea-room Providentia. Ils t’ont vu. (Il prend un scalpel, qu’il examine à la lumière faiblarde de l’ampoule au-dessus de nos têtes.) Mais ils ne sont pas rendu compte que quelqu’un est entré un quart d’heure avant toi. Et que ce quelqu’un a effacé son passage. (Il pose son regard perçant sur moi.) Vois-tu de qui je parle ?
Je déglutis à nouveau et secoue vivement la tête. J’ai bien une petite idée de qui il s’agit, mais je ne veux pas attirer d’ennuis à Fernanda.
-Non. Qui… Qui était-ce ? je bégaie.
-Allons, un petit effort, sourit-il d’un air menaçant. Je suis sûr que tu sais de qui je parle… (Il dévoile des canines acérées.) Une grande femme à la peau halée… Les yeux noirs… Son prénom commence par un « f »…
-Non, vraiment, je ne me souviens pas avoir croisé une personne correspondant à votre description dans le tea-room.
Je frissonne. Il ne fait pas chaud, et avec la flotte que je me suis pris sur la nuque, impossible de ne pas sentir le froid mordant du hangar glauque dans lequel nous nous trouvons.
-Vraiment?
Il s’approche et se penche sur moi. Il pose la lame sur mon visage, je me mets à respirer plus fort. La pointe glisse sous mes paupières, lentement, puis s’aventure en direction de ma mâchoire. J’ai peur. Il met le scalpel juste derrière mon oreille et la serre avec ses doigts. Un faux mouvement et il me l’arrache.
-Tu es certain de n’avoir rencontré aucune jeune femme ? susurre-t-il.
-Aha… Hum, je crois me rappeler maintenant, oui ! Elle était assise à une table et elle buvait du thé !
-Je sais que tu as discuté avec elle. De quoi ? me presse-t-il.
-Oh, de choses et d’autres : du temps, de café… (Il resserre sa prise sur mon oreille.) Ah ! Aïe-aïe-aïe ! Stop ! Arrêtez de me faire mal, je vous dis la vérité !
-Tu as vu de quoi elle est capable, tu n’es pas sorti vivant de là juste grâce à ta chance.
-Effectivement, mais Fernanda ne m’a rien dit sur elle. Elle m’a ordonné de l’oublier et de me comporter normalement.
Il relâche vaguement sa prise, je soupire de soulagement. Il semble songeur. Finalement, il enlève le scalpel de ma peau et recule d’un pas, un rictus aux lèvres.
-Fernanda, hein ? Bon, je te crois. (Il prend une pince.) Ensuite… Est-ce que tu l’as revue ?
-Euh… Oui, j’avoue.
-Quand ?
-Hier… Hier soir.
-Quand elle est venue chez toi et qu’elle a liquidé le tueur d’Europe de l’Est, n’est-ce pas? (J’acquiesce piteusement.) Qu’est-ce qu’elle te voulait ? Te réduire au silence ? Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? D’habitude ce sont ses méthodes.
-Vous n’avez pas écouté notre conversation ? Ça me surprend, j’ironise. Les agents du FBI ne se sont pas gênés, eux.
-En réalité, nous nous sommes branchés sur leurs micros, mais comme tu le sais, ils ont été débranchés par ta belle. (Je rougis de colère. Il a remarqué qu’elle me plaît et il se fout de ma gueule. Quel bête type !) Nous nous en sommes aperçu bien avant que la police ne débarque –pas comme le FBI – mais impossible d’intervenir sans la faire fuir. Le plus simple était donc de vous mettre la main dessus avant que vous ne soyez interrogé par ces andouilles de fédéraux.
-Ouais… Vous savez surprendre en tout cas, je dis en me souvenant du fourgon fonçant droit sur nous. D’ailleurs, vous portiez de vraies bombes autour de la poitrine ?
Il hausse les épaules en esquissant un sourire énigmatique. Mouais, bon, je crois que je préfère ne pas savoir en fin de compte !
Il ouvre la bouche pour me poser une autre question, mais un « pop » de bouchon de champagne qui saute le fait se retourner vivement. Il sort un pistolet et le pointe vers l’endroit d’où provenait le bruit. Le gros malabar vacille et s’effondre au sol avec fracas.
Il vient de prendre une balle en pleine tête.
Une silhouette de femme s’approche et entre dans le cercle de lumière où je suis attaché. Elle porte un pantalon en lin et une veste de cuir. Cette fois-ci elle a les cheveux roux et bouclés, et son maquillage change drastiquement son visage. (Elle ne semble pas très contente.)
-Baisse ton arme, ordonne le blond d’un ton glacial.
-Toi d’abord, ironise-t-elle.
-Tu viens de tuer un de mes hommes… Tu sais quelle est la peine encourue pour avoir abattu quelqu’un de sang-froid, n’est-ce pas ?
-Oh, ça va ! Ne joue pas avec moi ! Et cesse de prendre cet accent russe ridicule, je sais très bien que tu es un Texan pur souche !
-Vous n’êtes pas russe ? je m’étonne.
Il me jette un regard agacé et m’ignore, parlant sans aucun accent à présent.
-Ça fait deux jours qu’on te traque, tu es sur nos listes noires depuis que tu as été repérée par le groupe L.E.E. Nous avons reçu l’ordre de t’éliminer.
-Pourquoi ? demande-t-elle, n’ayant pas l’air très ému. Qu’est-ce que la CIA a à me reprocher –encore ?
-Le groupe Htims, et le groupe L.E.E. par la même occasion, sont sous la protection d’un gouverneur que nous tenons sous notre coupe. Si les magouilles de L.E.E. sont révélées et que leur société tombe, le gouverneur tombe aussi. Et il ne nous servira plus à rien en taule.
-Je vois, fait-elle, songeuse. J’ai été remuer là où il fallait pas. (Elle marque une courte pause.) Il n’a rien à voir dans tout ça. Relâche-le.
Je relève la tête, étonné qu’elle m’ait remarqué. On dirait qu’elle n’ose pas poser les yeux sur moi.
-En quoi son sort t’intéresse ?
-Il n’est pas mêlé à cette histoire. S’il est ici, c’est la faute à pas de chance. Libère-le et laisse-le partir, je suis certaine qu’il ne dira rien…
-Je n’arrive pas.
Ils se tournent tous deux vers moi, surpris. Mes yeux sont rivés sur Fernanda.
-Vous n’arrivez pas quoi ?
-À vous oubliez. (Je gigote sur ma chaise.) Depuis que nous nous sommes rencontrés, je n´arrête pas de penser à vous…
-C’est normal, ça fait deux jours à peine, ricane le faux Russe texan.
Je le fusille du regard puis reprends.
-Ce que je veux vous dire c’est que je vous aime. À en perdre la tête.
-Vous… (Elle s’éclaircit la gorge, un peu gênée.) Oui, vous me l’avez déjà dit hier soir…
-Non, je ne l’avais pas formulé assez clairement, et après je l’ai regretté. Je me suis dit que je ne vous reverrai jamais… Mais vous êtes là. À nouveau venue pour me sauver. Ça ne fait que la troisième fois.
-Une vraie demoiselle en détresse, se moque le sale type.
-Je me suis promis que si nos chemins se croisaient à nouveau je me lancerai et tenterai ma chance. (Je prends une grande inspiration pour me donner du courage.) Est-ce que vous auriez envie de sortir avec moi?
Silence. Puis le mec éclate d’un rire tonitruant. Fernanda est rouge pivoine.
-Comment ? balbutie-t-elle.
-Ah la bonne blague! Comme si elle allait dire oui à un type comme toi! Ha ha ha!
-Mais… Mais je suis une tueuse à gages.
-Je m’en moque. Je vous aime, vous m’avez retourné la tête.
Elle hésite –elle hésite vraiment. Visant toujours l’autre gus, elle me regarde comme si elle pesait le pour et le contre. Elle semble me croire, contrairement à hier –c’est déjà ça! Je sais que c’est presque impossible qu’elle envisage d’accorder de l’importance à ma misérable personne ; mais s’il y a une chance, une seule, une toute petite, me ridiculiser en aura quand même valu la peine…
-Attends, réalise le blond, tu n’es pas en train d’y réfléchir sérieusement ?!
-Qu’est-ce que ça peut te faire? s’énerve-t-elle.
-Ce type est on ne peut plus banal ! s’exclame-t-il, incrédule. J’ai étudié sa vie avant de le kidnapper, je sais tout de lui et crois-moi, il n’y a rien à savoir. Son boulot est chiant à en mourir. Pour ses patrons ce n’est qu’un numéro sur une liste d’autres numéros tout aussi banals que lui. Il était un élève moyen au lycée, tout juste assez sympa pour ne pas être un looser, juste pas assez cool pour être remarqué. Il est sorti avec seulement deux femmes dans sa vie, il a trois amis et demi, une petite sœur et des parents qui jouent au bridge. Le week-end il fait du jogging et regarde des séries… C’est Monsieur Personne! Ce mec a une petite vie bien rangée, tu es une des meilleures tueuses du pays, toujours sur les routes… Tu mérites mieux ! Un gars qui soit plus de ton niveau !
Elle a un mouvement d’humeur.
-Ah oui ? Tu penses à quelqu’un ? Un autre tueur ? Impossible d’être sûre qu’il est de ton côté, tu dois tenir ton Glock prêt quand tu vas manger dans un restaurant chic. Une fois sur deux, tu tombes sur un psychotique qui cherche à t’étrangler avant le dessert. (Elle prend une profonde inspiration.) Tu sais, je commence à en avoir marre… Je me suis lassée de devoir changer de mec tout le temps, de leur mentir, de me cacher sous des déguisements… ou de devoir toujours me taper des types comme toi qui se prennent pour le nombril du monde et qui sont du genre à avoir une femme dans chaque ville…
-Hé, je ne suis pas comme ça! s’offusque-t-il. On a pris du bon temps toi et moi !
Les yeux de Fernanda se posent sur moi, je me retiens de respirer. Ai-je un espoir ?
-Il y a longtemps. À présent je voudrais… Je ne sais pas, je voudrais un homme gentil… qui m’aime… qui ait une vie stable… qui ne me voit pas comme un organisme du gouvernement. Ou un coup potentiel…
Je lui souris, elle a l’air doux, sincère. Le type secoue la tête, abasourdi.
-Quel gâchis! Je ne veux pas être là pour voir ça!
-C’est ça, casse-toi, raille-t-elle. Ça me fera de l’air!
-Quelle grossièreté ! Bon. Et bien je suppose que la prochaine fois qu’on se verra tu auras sûrement changé de nom, Fernanda. En mars ce sera peut-être Margherita, en juin Juanita et en décembre Dolores ! Bon sang, quel vieux truc pourri… Allez, à plus les abrutis.
Il se dirige vers la porte et sort enfin.
-Je déteste ce mec, je remarque à voix haute.
-Personne ne vous en tiendra rigueur, je pense. (Elle baisse son arme et s’approche de moi.) Où en étions-nous avant qu’il ne nous interrompe?
Je gigote sur ma chaise.
-Que vous alliez me détacher ?
-Non, pas ça, fait-elle pensivement. J’avais une question importante à vous poser.
-Laquelle ? Vous savez, vous pouvez très bien me la poser quand je serai libre. Je crois que ne sens plus mes mains à cause des liens –ils sont si serrés…
-Pourquoi vous avez pris ma veste ?
Je me fige ; je ne m’attendais pas à ça.
-Quoi ? je fais bêtement.
-Ma veste. Pourquoi l’avoir ramassée ?
-Je… Je me suis dit que vous en auriez besoin…
-C’est la seule pensée qui vous a traversé l’esprit alors que nous étions attaqués par sept mecs avec des AK-47?
Je hausse les épaules. Sur le moment je n’avais pas réfléchi.
-J’ai pensé que peut-être elle était importante pour vous.
Elle me fixe pendant un long moment, puis finalement elle sourit.
-Vous aviez raison. J’y tiens énormément. C’est un des rares souvenirs qui me rattache à mon passé… Le seul auquel j’accorde de l’importance peut-être. (Elle se rapproche de moi, embarrassée.) Vous savez… J’hésite franchement à vous dire oui…
Mon cœur s’emballe.
-Vous devriez ! je m’exclame. J’ai bien réfléchi à tout ça et, honnêtement, je pense que nous sommes faits l’un pour l’autre !
-Pardon ? hausse-t-elle les sourcils. Vraiment ?
-Oui. Ce qu’il a dit est vrai : je n’ai pas d’histoire, je ne détonne pas… Je suis Monsieur Personne. (Elle m’écoute attentivement, je me redresse.) Et vous, vous êtes une tueuse, vous devez constamment vous cacher pour survivre et changer d’identité. Vous êtes donc aussi une sorte de Madame Personne. (Silence.) Ai-je tort ?
Elle m’observe sans mot dire, semblant réfléchir à mes arguments.
-Non. Vous avez raison, réalise-t-elle finalement .
-Vous voyez! (J’exulte.) C’est pour ça que nous devons obligatoirement sortir ensemble, je conclus. Nous sommes faits l’un pour l’autre.
Elle esquisse un rictus amusé, pas dupe.
-Du calme, du calme, c’est vite dit ça. Moi je pense qu’on doit prendre un peu le temps d’apprendre à se connaître. (Elle avance encore vers moi, ses jambes n’étant plus qu’à quelques centimètres de mes genoux.) Mais j’ai un moyen assez infaillible pour savoir au moins si nous sommes compatibles…
Je n’ai pas le temps de demander lequel d’une voix bête qu’elle se penche sur moi et m’embrasse. Tout d’abord surpris, je la laisse faire avec délice. Ah si j’avais su en me réveillant dans cet entrepôt que les événements prendraient une tournure aussi agréable…
Elle se recule après une minute, les joues rouges –et l’air un peu étonnée de ce qu’elle a ressenti apparemment.
-Alors ? je fais, goguenard. Vous nous sentez… « compatibles »?
-Je… Je crois. (Elle se redresse et se passe la main dans les cheveux pour se redonner contenance.) Bon, on va quand même pas moisir ici toute la vie! Venez. Je vais vous offrir un macchiato.
-Et moi je vous offrirai un thé… si vous acceptez de me libérer de ces cordes, dis-je en désignant mes liens.
Elle sort un couteau de sa poche, moqueuse.
-Pourquoi ? Je vous trouve très séduisant, saucissonné comme vous l’êtes ! (Elle commence à couper les liens qui m’entravent.) Je plaisante. Mieux vaut filer avant que l’autre ne revienne avec des renforts. Je suis douée, mais contre vingt types j’ai peu de chance de nous sortir de là.
Je masse mes poignets endoloris, un peu jaloux. Je ne peux pas m’empêcher de poser la question :
-Ce gars… Vous le connaissez depuis longtemps ?
-Hm ? Oh, depuis cinq-six ans, je crois. Pourquoi ?
-Et… vous êtes sortie avec ?
-On ne peut pas sortir avec un type comme lui. C’est un crétin. (Elle me libère les pieds.) Malheureusement, quand on a bu une demi-bouteille de vodka et qu’on croit qu’on va mourir dans un bunker glacial alors qu’on tente d’espionner des diplomates en Ukraine, on couche avec. Mais c’était il y a longtemps. On apprend de ses erreurs et on ne les refait plus.
-Je vois.
Je me lève et fais trois pas pour dégourdir mes jambes. Je m’approche ensuite d’elle et prends doucement son visage pour l’embrasser. (Je ne pense pas qu’elle soit une femme qu’on surprend.)
-Merci, je lui dis.
-De quoi ? s’étonne-t-elle.
-De m’avoir sauvé la vie. (Je roule des yeux d’un air comique.) Encore. (Elle rit, je suis conquis.) Vous pensez qu’un jour je pourrai savoir votre vrai prénom ?
-Qui sait ? fait-elle, malicieuse.
Nous sortons de l’entrepôt. Moi qui tremblais de changer mon quotidien, à présent je brûle de le bouleverser à ses côtés…
(Comme quoi, on ne sait jamais ce que nous réserve la vie !)
Fin