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Petite réflexion sur Wesley Doggan : « Mais je suis pas gay ? »

Wesley Doggan était hétérosexuel à la base, avant sa rencontre avec Timothy. Mais à présent qu’il sort avec ce dernier, est-il devenu homosexuel, ou l’était-il sans le savoir ?

Question complexe : une partie de ses amis et de sa famille seulement sait que Wesley sort avec un homme. Il a commencé à se faire à l’idée que les gens le cataloguent comme gay –mais lui, se considère-t-il comme tel ?

Tim et Wes en ont discuté au début du tome 1, et après lui avoir posé quelques questions, Tim en avait lui-même déduit que son copain n’était pas homosexuel, mais peut-être bi. Les subtilités du lexique LGBT échappent complétement à Wes, il a grandi dans le fin fond de la campagne américaine, pour lui il n’y avait que deux cases sur le formulaire : hétéro ou gay. (Il n’avait pas consulté le verso de la page !) Du fait de son éducation, il y a peu de chance qu’il se définisse comme bi, parce qu’il ne savait pas de quoi il retournait il y a peu et qu’il ne s’identifie pas comme tel.

Il couche avec un homme, efféminé certes, mais un homme tout de même. A-t-il déjà été attiré par un autre garçon que Timothy ? Pour l’instant, à ce stade du récit, il semblerait que non. Alors si on lui posait la question directement, il y a des chances que Wesley réponde qu’il n’est ni gay, ni bisexuel.

J’ai déjà une petite idée sur le sujet, mais qui sait, la suite lui prouvera peut-être qu’il a tort ?

Affaire à suivre^^

Petite réflexion sur Timothy Finnegan : un garçon très « attachiant »

Le challenge avec Timothy Finnegan était d’arriver à le rendre sympathique aux yeux de Wesley et des lecteurs, malgré ses nombreux défauts. Bavard, cancanier, retors, dragueur, n’hésitant pas à manipuler les autres pour obtenir ce qu’il veut, il est aussi jaloux, il ne crache pas dans le verre, ne pense qu’à faire la fête et n’est pas très regardant d’avec qui il couche… bref, la liste est longue !

Mais pour être honnête, Timothy est le genre de personnage qui trace sa route et même s’il évolue, je ne tenais pas à le faire changer, ni lui ni son caractère. Il est entier, il assume toutes ses facettes et il est assez du genre à dire « Vous m’acceptez comme je suis, ou vous dégagez. »

Au final, ce personnage a été celui que j’ai pu le mieux définir et le plus vite. À mon avis, ce sont au contraire tous ses défauts qui le rendent aussi attachant.

Anna Parker Tomes 1 et 2 à nouveau en vente

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Sondage sur Tim et Wes

Bonjour à tous !

Je fais un petit sondage pour celles et ceux qui ont lu Tim et Wes. Sur quel personnage est-ce que vous souhaitez connaître plus de choses ?

  • Timothy Finnegan
  • Wesley Doggan
  • Dave Finnegan
  • Julian Wallace

Mettez-moi un commentaire avec le nom de votre perso préféré^^

Bonne année 2023 ! (extrait de Tim et Wes 3)

Salut à tous !

Pour vous souhaiter à tous une excellente nouvelle année 2023, voici un extrait exclusif du tome 3 de Tim et Wes, qui est en cours d’écriture.

À tout bientôt^^

Emma B. Thyste

~ ~ ~

Quelques jours avant Noël…

J’ai la tête dans le brouillard. Je sirote mon verre d’alcool en observant Pete danser la Kalinka avec un mec des RH. Je glousse. Il a paumé une chaussure et il a noué sa cravate autour du front, il a l’air parfaitement stupide !

Il faut dire qu’il est passablement éméché… Moi aussi d’ailleurs. Je donne juste mieux le change : je reste assis, je bois, mais reste droit, j’observe les gens d’un œil vif et n’ouvre surtout pas la bouche pour éviter de dire des conneries. Depuis l’adolescence, c’est-à-dire plus ou moins le moment où j’ai découvert les joies de la boisson, j’adore me saouler, mais pas passer pour un abruti. J’aime quand ma tête se met à tourner et me sentir léger, mais je déteste perdre le contrôle. Je bois moins qu’à l’époque du lycée maintenant, je suis un adulte, je n’ai plus besoin de me noyer dans la bibine pour me sentir vivant –mais là c’est la première fois depuis longtemps et je sens que j’ai peut-être été un peu loin…

Bonsoir. Je m’appelle Dave Finnegan, vous vous souvenez de moi ? Directeur du service financier d’une grosse compagnie d’assurance, un mètre nonante-cinq de muscles et de puissance, une voiture flambant neuve et un petit côté borderline qui plaît beaucoup aux femmes… Non, je ne suis pas un mec qu’on peut qualifier de modeste, pas vraiment. (Mais bon, la modestie n’a pas sa place dans les affaires !)

Je me sers un autre verre, que je me mets à boire. Là, maintenant, je suis au réveillon de Noël organisé par ma boîte. Tous les ans nos patrons louent un restaurant et paient un repas pour tous leurs employés à la fin de l’année. Tout le monde ne vient pas, mais nous sommes nombreux, la moitié de l’entreprise est là. La plupart des personnes présentes sont les célibataires, ceux qui n’ont pas encore de famille, les autres sont chez eux avec leurs femmes, maris, enfants, veaux, vaches, cochons…

Je digresse.

Julian est resté à mon appart. Je lui ai proposé de venir, mais il a un petit côté asocial parfois. Et surtout, il boude. Il m’en veut parce que je le force à revenir dans notre ville natale pour les fêtes de Noël, et il appréhende énormément de remettre les pieds à Littleville.

Je pose mon verre et continue à fixer Pete. Rob n’est pas là aujourd’hui, pas plus qu’Anton. Je tapote la table du bout de l’index.

Lequel de ces trois est le connard qui m’a poussé en bas les escaliers ?

Cela fait presque un mois depuis mon « accident » et je n’ai toujours pas la moindre idée duquel de ces trois hommes pourrait être le coupable. Ça m’agace.

Je réalise soudain qu’une paire d’yeux pèse sur moi. Je relève la tête et croise le regard d’Ulrich, qui me fixe. Je lui adresse un sourire moqueur, il se détourne et poursuit sa conversation avec son « grand ami », le big boss de la compta.

Je ricane et me laisse aller contre le dossier de ma chaise. Cet abruti d’Ulrich cherche sans arrêt à me prendre en faute. Il ne m’apprécie pas ; à chaque fois que nous sommes dans une même pièce, je le surprend qui m’observe. Il a toujours les sourcils froncés, lorsqu’il s’adresse à moi il se contente du strict minimum et je crois qu’il m’ignore parfois quand on se croise dans les couloirs pour ne pas avoir besoin de me saluer.

Soyons clair, son attitude ne me fait ni chaud ni froid, je n’en ai rien à branler que ce type ne puisse pas m’encadrer… mais je me demande jusqu’où va son animosité. Il est agacé par mon arrogance et mon ascension fulgurante au sein de la boîte. Est-ce qu’il m’en voudrait au point de me donner un coup entre les omoplates pour me faire dégringoler dans une cage d’escalier ?

Quelqu’un s’assied sur la chaise vide à côté de moi, me sortant de mes réflexions cyniques. Je dévisage la fille de l’accueil –merde, comment elle s’appelle déjà ?– et elle me sourit d’un air timide. Elle a les joues rouges, probablement à cause du vin, ses yeux sont brillants.

-Bonsoir, monsieur Finnegan, me dit-elle.

-Bonsoir, je lâche.

-Vous ne vous ennuyez pas trop tout seul ? demande-t-elle. Je peux vous tenir compagnie si vous voulez.

Je hausse les épaules, lui signifiant que ça m’est égal, elle conserve son sourire.

Buvant à nouveau, je lui jette un regard en coin. Elle observe les gens dans la salle. Je pensais qu’elle venait pour m’abrutir avec ces discours stériles dont les meufs ont le secret, mais elle reste silencieuse. Elle a l’air toute sage, avec son cardigan pastel et sa longue jupe. Presque chaste. Elle se tient toute droite, les genoux serrés et elle garde ses mains croisées sur ses cuisses… Qu’est-ce que je lui avais trouvé à l’époque pour coucher avec elle ?

Je me mets à la regarder plus attentivement. Elle est timide, petite… Je me rappelle que ses cheveux sentaient bons, qu’elle portait une culotte et un soutien-gorge blancs en dentelle, la fois où on avait baisé. Elle avait eu l’air très choquée quand je lui avais fait des avances, mais, en même temps, on aurait dit qu’elle attendait ça depuis longtemps.

Sous mon regard insistant, ses joues rosissent de plus belle et bientôt ses oreilles deviennent écarlates. J’esquisse un sourire carnassier et tend la main vers son visage. Elle continue à fixer les gens droit devant elle, j’effleure sa joue du bout de mon index, ainsi que le coin de ses lèvres.

Elle se tourne légèrement vers moi, son souffle est court, sa poitrine se soulève et s’abaisse vivement, faisant gonfler ses petits seins. Ses yeux brillants lui donnent un air fiévreux.

Elle darde sa langue hors de sa bouche et effleure mon index, que je n’ai pas bougé.

Mon sourire s’accentue.

 

 

 

Je la plaque contre le mur, elle gémit et m’embrasse. Je ne m’embarrasse pas de préliminaires, je passe ma main sous son cardigan et saisis son sein pour le presser. Elle retient un petit cri, mais ne proteste pas, se laissant faire. Elle s’agrippe à mon cou d’une main et de l’autre elle entreprend de défaire ma ceinture.

Bon sang, ça fait tellement longtemps que j’ai pas baisé une nana… Depuis ce printemps, je crois bien. La vache, ça fait si loin que ça ?

Serrant sa hanche, je fronce les sourcils. Elle est vachement menue, mince, je n’avais pas réalisé en la voyant. C’est vrai que les femmes, c’est assez fragile, j’avais oublié. Avec Julian, je peux me laisser aller, il a les reins solides, il encaisse, j’ai même plutôt l’impression qu’il aime quand je me lâche.

Je sens le corps de cette fille contre moi, je suis déjà dur, mais… je ne suis pas satisfait. J’ouvre les yeux. T’es saoul mon pauvre Dave. Tu es en train de déconner là.

Y’a rien de plus naturel que ça. Un homme. Une femme.

Un homme…

-Meredith.

Elle lève un regard surpris sur moi en réalisant que je viens de reculer d’un pas. Elle me dévisage, incrédule.

-Dave ? Qu’y a-t-il ?

Je la maintiens à distance, posant ma main sur son épaule.

-Meredith… Je suis complètement bourré là… Je crois que j’étais sur le point de commettre une grosse erreur.

Elle semble étonnée. Je me tourne et ouvre la porte du placard dans lequel nous venons d’entrer.

-Mais… s’exclame-t-elle, ne comprenant plus rien.

-Bonne fin de soirée, je lâche en m’en allant à grands pas.

Titubant un peu, je récupère mon manteau et me dirige vers la sortie.

 

Tim et Wes 2 – Chapitre 1

Voici un extrait du chapitre 1 du tome 2 de Tim et Wes^^ Timothy est à la fois excité de revoir Wesley et stressé de rencontrer sa “belle-famille”. Lui feront-ils bon accueil? 😀

 

– Au revoir, me sourit l’hôtesse de l’air, merci d’avoir choisi notre compagnie.

– Au revoir. (J’arrive à lui rendre son sourire en agitant deux petites bouteilles vides qui tintent en s’entrechoquant.) Et encore merci pour les mignonnettes !

– Pas de quoi, rit-elle. Je m’y connais en angoisses et en mal de l’air. J’espère que ça vous aura un peu détendu !

J’acquiesce et avance pour ne pas bloquer les passagers derrière moi. Si elle savait : j’ai parfaitement l’habitude de prendre l’avion ! Si au décollage j’étais tendu comme un string, c’était pour une tout autre raison.

Je vais rencontrer les parents de Wesley.

En y repensant, je manque trébucher en descendant de l’avion et m’étaler le nez dans le tapis (ou plutôt, sur la piste d’atterrissage). Je me ressaisis et me dirige vers le minuscule aéroport, tirant ma valise derrière moi. Hier soir, j’ai tellement paniqué que j’ai vomi mon souper dans les toilettes, l’estomac en vrac ! Et je n’ai pas réussi à fermer l’œil de la nuit. Si ça se passait mal dès le début ? Je vais passer deux semaines d’enfer ! S’ils me détestent ? Me trouvent vulgaire ? Inintéressant ? Qu’ils m’ignorent ?

Je réalise maintenant ce que Wes a subi quand je l’ai presque obligé à passer Noël dans ma famille de tarés –alors qu’on ne sortait ensemble que depuis un mois et demi à tout casser. Il a sûrement flippé un max avant de les rencontrer !  (Après, une fois sur place, ça a été ; ils l’ont quasi adopté.)

J’entre dans l’aéroport sur climatisé, quittant la chaleur brûlante de l’extérieur : il s’agit d’un hangar avec d’un côté un guichet avec l’arrivage des bagages et, de l’autre, un guichet pour acheter les billets. Au milieu, trois rangées de sièges en plastique dur. Je cherche mon beau blond préféré en m’intimant au calme. Bon, respire mon pauvre Tim. Calme-toi. Ils ne vont pas te manger…

– Hey, Tim ! m’appelle une voix.

Je sursaute et fais volte-face, stressé. Wes marche dans ma direction, accompagné par une grande fille blonde.

– Oh, je fais, nonchalant, en m’appuyant sur le manche de ma valise. Hello !

Plutôt crever que de montrer que j’angoisse à mort ! Mon copain hausse un sourcil.

– Ça va ? Le vol s’est bien passé ?

– Cool, man. Pas de souci, tout baigne.

J’ai juste dû siffler deux mignonnettes pour tenir dans l’avion. Ça m’a calmé, je ricane mentalement.

– Voilà ma grande sœur : Chelsea.

Cette dernière me dévisage comme pas permis : elle me lorgne en essayant de ne pas sourire. Elle me tend la main.

– Salut, Timothy, ravie de te rencontrer enfin, dit-elle d’un ton lourd de sous-entendus .

– Salut, je marmonne en rabattant ma frange en arrière et en lui serrant la pince.

Sauf qu’elle ne me rend pas ma poignée de main. Inquiet, je relève la tête : elle me fixe, la bouche grande ouverte. Qu’est-ce qui lui prend ?! Elle tente de gober une mouche ?

– Que … Qu’y a-t-il ? je demande.

Elle cligne des paupières.

– Putain ! s’exclame-t-elle. Claudia n’exagérait pas alors ? (Je hausse les sourcils, n’y comprenant rien.) La vache, t’es super mignon !

Je sens mes oreilles devenir écarlates, à la fois surpris et flatté. Ses iris bleu clair ne quittent pas mon visage une seconde.

– Me…merci, je balbutie.

– Arrête de le lorgner de la sorte, s’énerve Wes. Tu le gênes à le fixer autant.

– Mais regarde, frangin ! fait-elle en le poussant du coude. Il a de grands yeux avec des cils pires longs, un petit nez trognon et il a la peau qui a l’air toute douce ! (Elle se tourne vers lui d’un mouvement vif.) Il est plus beau que n’importe quelle fille du village ! Et c’est une miniature ! Une poupée ! Il est trop chou !

– Ça va, ça va ! lâche-le, t’es lourde ! grommelle-t-il en ramassant ma valise.

Il me pousse en direction de la sortie. Je peux bien être une miniature comparé à elle, non mais ! Je ne dépasse pas le mètre 65 et Chelsea n’a rien à envier au mètre 88 de Wesley. J’ai l’impression d’être un nain entre eux deux –mais bon, ça ne change pas grand-chose par rapport à ma famille…

– Je me trouve bien gentille de t’accompagner jusqu’à l’aéroport, réplique-t-elle.

– J’aurais très bien pu conduire tout seul, râle-t-il. Mais tu voulais venir voir à quoi ressemblait Timothy avant tous les autres !

– Même pas vrai ! J’avais peur que tu massacres ma voiture avec ta conduite de sauvage !

Nous émergeons du côté du parking, le soleil me vient en pleine figure. Je suis sceptique : pour avoir vu Wes conduire, je le trouve particulièrement prudent.

– Vous habitez loin ? je demande pour engager la conversation.

– Ouais, assez, lâche mon petit copain.

– Deux bonnes heures de trajet. Ici c’est la seule ville des environs où il y a un aéroport. Et une gare. (Elle s’égaie et déverrouille la portière d’une bagnole grise un peu cabossée, à la peinture qui s’en va par endroits.) Je travaille ici en semaine, dans une boutique de produits de beauté et d’habits.

– En semaine ? je répète en m’asseyant à l’arrière.

Wes met ma valise dans le coffre et s’installe à côté de moi.

– Oui ! Là, je suis en vacances, pépie-t-elle en réglant son rétroviseur. (Elle se tourne vers nous et esquisse une grimace comique.) Je partage une colocation avec deux amies, mais tous les week-ends, je dois rentrer à la maison. Quelle plaie !

– Maman ne t’a rien demandé ! C’est toi qu t’incrustes comme un coucou.

Elle rigole et lui enfonce le poing dans l’épaule. Elle boucle ensuite sa ceinture et démarre pour s’extraire de sa place de parking.

– J’espère que je ne serais pas trop lourd pendant deux semaines, je m’inquiète.

– Mais non ! fait-elle, bon enfant. Tu es le bienvenu !

– Y manquerait plus que tu te fasses du souci pour ça, chuchote Wesley, furibond. C’est ma mère qui a décidé de t’inviter ! Tu ne t’es pas imposé !

– J’ai peur de déranger…

– C’est bon, arrête de t’inquiéter. En plus, on vit pas dans un palace.

Il regarde la route, se tenant au siège devant lui à cause de la voiture qui tangue, n’ayant sûrement plus de bonnes suspensions. Les rembourrages semblent défoncés, les tissus sont griffés et il y a tout un tas de trucs qui traînent à mes pieds : un sachet de bonbons vide, un exemplaire de magazine féminin et des tickets froissés. Malgré les vitres un peu floues et la persistante odeur de tabac à pipe, je me sens bien dans cette voiture. Qu’est-ce qui m’arrive ? D’habitude je ne ressens rien de particulier en montant dans la bagnole de ma sœur ! Mais là, tout mon corps est détendu, j’ai l’impression de me calmer en sentant le vent me caresser la tête…

Drôle de sensation.

– Toute votre famille est à la maison ? je m’inquiète soudain.

Je m’angoisserai moins en sachant combien de personnes je dois affront… euh, rencontrer.

– Mmh, il y a maman, réfléchit Chelsea. Peut-être Claudia et Cherry aussi.

– Cherry est votre plus petite sœur ? je m’enquiers.

– Oui, elle a douze ans, me répond Wesley. (Il capte mon regard étonné.) Elle est beaucoup plus jeune. Elle… enfin, disons que mes parents ne s’attendaient pas à l’avoir.

– Elle a la santé un peu fragile, reprend sa grande sœur. Pas des problèmes très graves : un peu d’asthme, une allergie au pollen… Du coup, elle ne sort pas beaucoup. Elle ne se fait pas beaucoup d’amis. Et comparée à Claudia à son âge… (elle éclate de rire)… elle est sage comme une image.

– Les parents la couvent et la gâtent un peu trop parfois. Et nous aussi d’ailleurs, m’explique mon copain.

– Je vois, je hoche la tête. Votre père est à la maison aujourd’hui ?

– Non, il bosse tous les jours… (Elle me lance un coup d’œil intrigué dans le rétroviseur.) Le tien a congé pendant le spring break ?

– Ouais, je soupire. Il est prof, du coup, il a un max de vacances.

– Quelle branche enseigne-t-il ?

J’esquisse un sourire sans joie.

– Prof de sport au lycée. Je l’ai eu pendant trois ans… Trois putains d’années où il a vainement tenté de me faire participer à ses cours.

– Aïe ! compatit-elle. Dur !

Le trajet se déroule plutôt rapidement. Comme on approche de l’heure du dîner, nous faisons une brève halte dans un fast-food pour manger un ou deux burgers et des frites. L’ambiance est détendue, mais je sens les regards des consommateurs peser sur moi et ça me met mal à l’aise. Je m’y attendais en partant : je vais arriver dans un petit village où, comme dans mon bled, on n’apprécie pas trop les personnes qui ne rentrent pas dans les cadres stéréotypés. Les hommes sont massifs, taillés pour les travaux physiques et élevés au grain ; les femmes sont grandes, ont les cheveux longs, même les gosses ont l’air plus solides que moi ! Un bref frisson me parcourt lorsque je me remémore les couches de vêtements que j’enfilais pour me soustraire aux yeux malveillants de mes voisins.

Puis je me rappelle que cette époque est derrière moi et je me redresse fièrement. Après tout, je suis invité par les Doggan pour deux semaines, Wesley est là pour me protéger s’il arrive quoi que ce soit et je sais me défendre ! C’est pas deux-trois péquenauds mal dégrossis qui vont réussir à me faire sentir pas à ma place ! Tsss !

Pendant le trajet, je discute beaucoup avec Chelsea (de boulot, d’études, du temps et des différences entre vivre en ville ou en campagne), mais Wes reste étrangement silencieux à mes côtés. Non pas que d’habitude il soit un grand bavard –contrairement à moi ! –, mais quand il fixe le vide en fronçant les sourcils sans raison apparente, c’est qu’il rumine. Quelque chose doit le préoccuper. Mais je lui poserai des questions plus tard (quand nous serons seuls tous les deux)…

– On y est bientôt.

Effectivement, nous arrivons vers un petit village. Nous passons près du panneau, j’y lis « Bienvenue à Lakes Dale ». La Vallée des Lacs.

– La région compte pas mal de lacs de différentes tailles, m’explique mon petit copain en notant mon intérêt. Ce village se situe au bord du plus grand, on a même un petit port. L’attraction de l’été est de faire le tour des étangs et des rivières pour s’y baigne. Les gens des bleds alentour font pareil.

Sa frangine nous lance un regard surpris, puis se concentre à nouveau sur la route, un peu troublée.

La maison des Doggan se situe à un kilomètre du centre, assez à l’extérieur du village. Il n’y a que trois maisons en vue, et elles sont plutôt éloignées. Rien à voir avec les banlieues aux baraques super serrées, comme si elles voulaient se protéger les unes des autres. Là, les espaces sont immenses ! J’inspire à fond une bouffée d’air chaud sentant le sapin en sortant de la voiture.

En portant ma valise (suivant sagement Wes) je détaille l’habitation : immense, tout en bois, avec un porche blanc, elle fait deux étages plus le grenier et il y a une grange sur le côté. J’imagine parfaitement mon copain grandir ici ! Je le vois en train de jouer dans le jardin avec sa soeur  à peine plus âgée, leur mère travaillant dans le potager. Tiens ! Ça me donne envie de savoir comment il était petit ! J’espère réussir à dénicher un album, hé hééé…

– Maman, on est revenus, annonce-t-il en poussant la moustiquaire pour entrer (la porte était déjà ouverte).

Nous sommes dans un hall très encombré donnant sur un couloir assombri. Un escalier brun usé, une tonne de chaussures en vrac et des dessins d’enfants au mur se côtoient harmonieusement. Une femme d’une bonne quarantaine d’années émerge d’une pièce.

– Bonjour ! me sourit-elle. Tu es Timothy ?

Elle a l’air fatiguée, mais son expression est douce. Elle a des cheveux châtain clair retenus en une queue de cheval lâche. Elle est (évidemment !) plus grande que moi, mais d’une demi tête seulement et porte une robe blanche légère qui lui descend aux genoux. Elle n’est ni grosse, ni mince, mais on voit qu’elle a porté quatre enfants.

– Oui, Madame. Bonjour, je fais, poli.

– Mon prénom est Carolann. Tu peux me tutoyer si tu veux. (Elle désigne l’escalier.) Va poser tes affaires et t’installer tranquillement ! Je vais préparer de la limonade bien fraîche pour tout le monde. C’est pas un temps à manger dehors ! Jamais vu une chaleur pareille depuis des années, secoue-t-elle la tête en se dirigeant vers le couloir.

– Suis-moi, m’intime Wesley en prenant ma valise.

– Je vous rejoins plus tard ! nous lance Chelsea en s’éclipsant, nous faisant un petit signe de la main.

– J’aime bien ta mère, elle a l’air plutôt sympa. (J’hésite.) Enfin, je la trouve plus sincère que la mienne.

– J’ai pourtant l’impression que Gladys était au contraire très directe.

– Ouais… Mais avec les gens, elle est assez hypocrite parfois.

Arrivés à l’étage, nous longeons un couloir bordé de chambres, puis il monte un second escalier au bout duquel se trouve une porte close.

– C’est ma chambre, m’annonce-t-il.

J’écarquille les yeux. Quoi !? Ses parents sont d’accord pour que je dorme avec lui !? Mon petit cœur s’emballe : si je passe deux semaines avec lui, je risque de ne pas me retenir ! Après tout, tout le monde sait que je suis un obsédé ! J’ai de la patience, mais je ne suis pas un moine…

– Pourquoi tu dors sous les combles ? je demande en inspectant sa piaule.

Une grande fenêtre, de la tapisserie, un placard à même le mur et un vieux tapis… Rien de bien extraordinaire…

Même pas des posters de volleyeuses ou de nageuses à poil sur les murs. (Les traditions se perdent !)

Tim et Wes 2 -Teaser

Bonjour à tous !

La publication de Tim et Wes date d’il y a deux ans (déjà!), que le temps file ! La correction du tome 2 est encore en cours, mais pour ceux qui ont envie d’avoir un aperçu de la suite… voilà un petit teaser!

Bonne lecture, j’espère que ça vous plaira !^^

 

J’entre dans la maison assombrie et fraîche, quittant la chaleur étouffante et le soleil brûlant de l’extérieur.

Je longe le couloir sans me presser, attendant que mes yeux s’habituent à la pénombre. Je m’immobilise en arrivant sur le seuil du salon.

Timothy est allongé sur le canapé, la tête sur le bras. Un bouquin est ouvert juste devant lui et il a encore ses écouteurs dans les oreilles.

Une bouffée de tendresse me saisit. Il ressemble à un enfant quand il dort, les paupières closes et la bouche à peine entrouverte. Incapable de me retenir de le réveiller, je m’approche sans bruit et m’assieds à l’extrême bord du canapé. Il ne cille pas.

Je lui caresse les cheveux, il émet un petit bruit satisfait. Si je lui grattais le menton, je suis sûr qu’il ronronnerait comme un chat ! Il ouvre les paupières à demi, me reconnaît et bâille.

Ma main n’a pas bougé. Il tourne le visage et embrasse mes doigts.

– Qu’est-ce que tu écoutes ? je demande. Encore de l’allemand ?

– Nan, j’en avais marre, secoue-t-il la tête. C’est de l’électro remixée par des Russes. Y’a pas à dire, ce sont les meilleurs.

– Étrange choix pour s’endormir, je commente.

Il se redresse et pose sa tempe contre mon épaule, l’air encore tout ensommeillé.

– Tu sais où t’emmène Billy pour ton anniversaire?

– Plus ou moins, on ne change pas de programme d’une année à l’autre. On va au Roi du Poulet Frit et après on va exploser notre record de bière dans un pub irlandais pas loin.

– Tes amis seront tous là ?

– Oui, sauf Tyler, qui bosse. (Je chasse une mèche de devant ses yeux.) T’es sûr de pas vouloir venir ? Ça pourrait être sympa.

– Je ne veux pas m’imposer auprès de ta bande de copains, je me sentirais de trop. Vous vous connaissez tous depuis l’enfance. (Il me caresse la cuisse.) Imagine que je te traîne à une de mes soirées avec les filles…

Je grimace.

– Ouh là, je me sentirais effectivement très peu à ma place ! Elles sont redoutables.

– Oui, acquiesce-t-il, mais je suis sûr à 200 % qu’elles seraient contentes de te voir en chair et en os par contre ! (Il m’embrasse sur le bout du nez.) Amuse-toi bien ce soir. Mais ne reviens pas trop alcoolisé, ou tu risques de ne pas pouvoir assurer pour l’after, ajoute-t-il d’un ton coquin.

– C’est pas ce qu’il s’est passé la première fois ! je m’offusque. Heureusement pour toi, petit démon !

Il rit. Je me penche et pose ma bouche sur la sienne. Il passe son bras derrière ma nuque.

– Mmmmmh, soupire-t-il.

– Je t’aime, je chuchote.

– Hrrrm !

Nous sursautons. Ma sœur aînée vient de se racler bruyamment la gorge. Le regard collé au plafond et les joues rouges.

– Que… ? Depuis combien de temps es-tu plantée là ?! je m’exclame, devenant cramoisi à mon tour.

– Je venais juste récupérer mes clés de voiture, lâche-t-elle en se dirigeant vers une étagère. Si je ne devais pas faire le plein, je me serais bien passé d’assister à toutes ces effusions.

Elle file tandis que mon petit ami éclate de rire.

– C’est la première fois que je vois Chelsea gênée !

– Ça lui fait les pieds, je grommelle. Elle qui ne me trouvait pas assez tendre avec toi, elle va la boucler à présent !

– Vraiment ? s’étonne-t-il. Elle a dit ça ? Je te trouve très attentionné, surtout que nous sommes deux mecs…

– Mais tout le plaisir est pour moi, je souris en l’embrassant à nouveau.