Archives mensuelles : juillet 2019

Objet : au secours – chapitre 4

-Je te déteste Ed. Non, mais franchement, je te déteste vraiment !

-Je sais, je sais.

Paul s’essuya le front avec la main. La chaleur était étouffante, juin était pénible cette année… Vivement les vacances, que ma famille et moi partions à la mer . On transpirait à mort, mince. Ils pouvaient pas mettre de la clim dans leurs bureaux !?

Mon meilleur ami et moi étions dans le bâtiment de News Daily. Nous étions au beau milieu de la matinée, nous séchions carrément les cours ! Paul était paralysé par la trouille, ses mains tremblaient ; moi j’avais le cœur battant et des fourmis dans les doigts… j’avais une pêche d’enfer !

-Elle est même pas là ! Viens, on se tire pendant que personne regarde, si on chope le métro on sera à l’heure pour le cours de gym !

Je fis la moue. Je connaissais l’aversion que mon meilleur ami avait pour l’éducation physique (un tour de terrain et il faisait de la tachycardie). Ça montrait à quel point il aurait préféré être ailleurs en ce moment !

Nous avions demandé à parler à Camilla Dietrich en arrivant à l’accueil, et on nous avait dit qu’elle n’était pas là aujourd’hui. J’avais insisté pour avoir son numéro de téléphone, parce que nous avions quelque chose à lui dire personnellement, mais la réceptionniste avait refusé. Nous (enfin, c’était surtout moi qui avais parlé) avions demandé si nous pouvions parler à un de ses collègues, ou son patron, elle avait téléphoné à leur bureau. Après avoir raccroché, elle nous avait dit d’aller patienter dans une salle d’attente pas loin, où elle nous avait accompagnés, pour attendre que l’un des journalistes descende.

Du coup nous portions tous deux des badges en plastique où il était écrit « visiteur », chacun un verre d’eau posé devant nous sur la table basse, et nous attendions.

Nous attendions depuis un moment d’ailleurs.

-Ça fait une demi-heure, s’angoissa Paul. Ils ont dû nous oublier. Tu penses qu’ils nous ont oubliés ? Ils nous ont oubliés, viens, on se tire vite fait !

-Mais de quoi tu as peur ? je m’exclamai.

-Qu’on nous rie au nez et qu’on nous fiche dehors ! glapit-il en se levant. J’en ai vraiment marre de tes conneries !

Je voulus l’arrêter, mais déjà il se levait et se dirigeait vers la sortie. Il manqua se prendre de plein fouet le type qui entrait à ce moment précis. Celui-ci lui jeta un regard surpris, Paul en resta tétanisé sur place.

-Ed et Paul ? demanda le gars, l’air méfiant.

-Oui.

Je me mis debout. C’était un homme de vingt-sept ans, il portait un piercing sous la lèvre, avait les cheveux bruns mi-longs et était habillé en jean et t-shirt. Il avait l’air d’être l’archétype du mec relax et cool, mais son regard était très vif. Je le soupçonnais d’être en réalité quelqu’un de très énergique et de malin.

-Salut, je m’appelle Edward. Je suis un collègue et un ami de Camilla. Vous vouliez la voir pour quoi ?

-On aimerait pouvoir la rencontrer… pour lui parler.

Paul me lança un regard angoissé, je déglutis en voyant le journaliste plisser les yeux.

-À propos de quoi ?

-Elle… on doit… On aimerait lui demander pourquoi elle nous a écrit. (Il hausse les sourcils.) Elle nous a écrit. Un mail.

-Pour quelle raison ?

-Pour… écrire un de ses articles. Mais… mais elle ne nous a pas dit quoi .

J’étais vraiment un piètre menteur… Paul sembla encore plus mal à l’aise, de la sueur coulait dans mon dos. Edward me dévisagea longuement.

-Désolé. Elle est pas là aujourd’hui. Revenez un autre jour.

Il allait me tourner le dos et s’en aller, me plantant là, mais je ne pouvais pas m’arrêter là-dessus.

-Vous… vous n’auriez pas son numéro de téléphone par hasard ? Ou… son adresse ?

Mon meilleur ami me fit les gros yeux dans le dos du journaliste, ce dernier devint encore plus méfiant.

-Elle vous recontactera quand elle reviendra. Je ne peux pas vous donner ses données personnelles, ça ne se fait pas.

-On pense qu’il lui est arrivé quelque chose de grave ! je lâchai d’un coup.

Mon pote faillit s’évanouir, le regard du journaliste se fit très perçant.

-Quoi ?

-En réalité, elle nous a envoyé un message –enfin, elle me l’a envoyé à moi– pour appeler à l’aide.

-Quelle sorte de message ? demanda-t-il.

Il avait mordu à l’hameçon, j’avais sa pleine et entière attention ! Même si je le sentais encore très sceptique, il m’écoutait. Je dégainai mon portable et lui montrai le message, puis la vidéo. Son visage se fit de plus en plus grave, il resta pensif un moment.

-Merde, fit-il. Dans quoi s’est-elle fourrée …

-C’est elle sur la vidéo ? je le pressai. C’est bien votre collègue ?

-Oui, je crois. (Il avait l’air inquiet.) Elle porte toujours ce genre de chaussures de chantier crades, et des jeans troués. Et surtout je reconnais le bruit de son appareil photo, il est très caractéristique.

-Vous nous croyez alors !

-Oui… Enfin… C’est étrange, elle n’est pas venue au travail depuis quatre jours, on ne l’a pas vue depuis lundi… alors que c’est une fille très sérieuse normalement. J’ai essayé de l’appeler, elle répond pas. Et… hier, la police est venue pour poser des questions sur elle.

-Vraiment ? je m’étonnai. Quand ?

-En début d’après-midi, pourquoi ?

-Parce que nous leur avons montré cette vidéo il y a trois jours, et ils avaient décidé d’enquêter, mais le fichier a été volé dans leurs bureaux ! intervint Paul. Ils nous l’ont annoncé hier matin. S’ils sont venus vous poser des questions, c’est qu’ils n’ont pas abandonné l’enquête.

-C’est rassurant, je dis.

-Ils ont posé des questions à tout le monde dans le département, nous expliqua Edward. Ils ont voulu savoir sur quoi elle travaillait dernièrement. Ils sont carrément partis avec son ordinateur.

-Sur quoi travaillait-elle ? je le pressai. Est-ce que vous parliez de vos articles entre vous ?

-Ce n’est… C’est pas des choses dont je peux vous parler. On travaille sur des dossiers sensibles. Ça ne regarde pas les gens externes, encore moins quand le dossier est incomplet. Si vous allez répéter partout des informations qui se trouvent être erronées, notre journal se retrouvera dans la merde.

Je me mordis la langue.

-Qu’est-ce qu’on fait alors ? demanda Paul.

-La seule qui possède la réponse, c’est Camilla, je soupirai. Et pour l’instant, elle est introuvable.

Nous restâmes silencieux. Pensif, Edward passa sa main sur sa barbe de deux jours.

-Vous avez cours cet après-midi ?

-Euuuuh, non, je fis, croisant les doigts dans mon dos.

Il haussa un sourcil.

-Vous avez séché pour venir, c’est ça ? devina-t-il, pas con.

-P-pas du tout ! rougit Paul.

Je grimaçai. Ouais, ben on pourrait jamais devenir des criminels internationaux ! Sinon, on se ferait tout de suite griller…

-J’espère que vous vous débrouillez mieux avec vos parents quand vous les baratinez, ricana Edward. Bon, si vous voulez venir chez Camilla, attendez-moi là. Je vais dire à mon chef que je dois m’absenter pour enquêter à l’extérieur. Je reviens dans dix minutes.

Il sortit de la pièce, j’adressai un immense sourire à Paul, qui me fusilla du regard.

-On s’en est bien sorti, tu trouves pas ? je commentai d’un ton badin.

-Je te déteste, Ed.

-Je sais, je sais !

Princess’dungeon

Pour tous ceux qui ont lu et aimé Tim et Wes, voilà une petite surprise pour patienter en attendant le tome 2 ! Une nouvelle BL de 60 pages entre un jeune prince et un vampire prisonnier d’un donjon, j’espère qu’elle vous plaira!

[Cette nouvelle est un tirage limité et sera en vente uniquement lors de salons et de conventions.]